EPOQUE DE LA VIOLENCE ET DU CRIME EN PLEINE GLOIRE

Publié le 29 janvier 2024 à 22:44

Je ne sais pas si tous les pays font la même place au crime dans les médias, mais pour ce qui est de la France, nous sommes servis. Le temps octroyé à la couverture médiatique de ces évènements occulte presque tout le reste de l’actualité. Et comme si cela ne suffisait pas, il existe maintenant des émissions spécialisées qui retracent les grandes affaires criminelles. C’est à croire que la criminalité et la délinquance intéressent de plus en plus les foules et font monter l’audimat. La violence s’installe ainsi dans notre société où, par le biais des réseaux sociaux les individus s’invectivent et se détruisent. J’ai toujours été choqué par l’emploi de ce symbole du pouce levé ou baissé pour approuver ou condamner une opinion sur internet. N’était-ce pas de cette façon que les Romains appréciaient la bravoure des gladiateurs en demandant la vie sauve pour les plus valeureux ou la mort pour les plus faibles ? Sommes-nous si loin de cette barbarie des arènes Romaines ? 

A écouter parler certains on a presque l’impression que le délinquant deviendrait presque sympathique et la victime méprisable comme ce qui avait été dit à cette pauvre femme qui s’était fait voler son sac : « Vous vous êtes trouvée au mauvais endroit au mauvais moment ». Et allons donc ! Il faudrait aussi que la police paye l’apéro au malfrat : « Bonjour Monsieur le Truand, comment allez-vous ? ». Savez-vous d’où venait cette façon chez les jeunes dans les années 80, de porter les chaussures de sport avec les lacets défaits ? C’était tout simplement une mode pour ressembler aux mauvais garçons tels qu’ils étaient photographiés par la police après être passés à la toise sans avoir eu le temps d’attacher leurs baskets. Déjà, à l’époque, la « voyoucratie » faisait recette. Il ne faut donc pas s’étonner si aujourd’hui dans les collèges et lycées, on rencontre des jeunes gens qui se font frapper par leurs camarades de classe au motif qu’ils ont de trop bonnes notes. 

Jusqu’aux producteurs de jeux vidéo qui se sont engouffré dans la brèche, proposant par exemple des scénarios de vol de voiture où l’on peut tout faire pour y arriver à ses fins, même tuer ! Je ne fais pas ici le procès de ces jeux vidéo pour les accuser d’être les déclencheurs de comportements violents ; je constate simplement qu’ils sont le reflet de notre époque. Si je devais émettre un doute sur leur caractère inoffensif, je dirais qu’ils risquent de nous amener à confondre parfois le réel et l’irréel. Tuer n’est pas un jeu. 

C’est cette banalisation de la violence qui est inquiétante. D’abord on la dénonce avec force reportages policiers et interviews de spécialistes et hommes politiques qui prennent la parole pour nous assurer que tout sera mis en œuvre pour éradiquer ce fléau. Et ce même scénario se reproduit chaque fois qu’un nouveau drame survient. A terme, l’évènement dramatique s’installe dans le quotidien et ce qui ne devrait jamais se produire arrive : on s’y habitue. Mais plus encore, la place qui est faite aux délinquants et aux criminels dans les médias est inquiétante. Certains pourraient même publier leurs autobiographies qui deviendrait des best-sellers. Et les victimes dans tout cela me direz-vous ? Après beaucoup de bruit elles sont souvent oubliées.    

Le pire dans tout cela, c'est qu'il y a toujours des victimes qui prennent position pour défendre leurs bourreaux. Il y a des gens qui sont fascinés par la force, la violence et la barbarie. J'ai même entendu une ex-otage du dictateur africain Amin Dada, apparemment séduite par cet homme, dire : « Qu’il avait une fière allure avec son grand chapeau ! » On n'est pas loin de ces gens qui admiraient les uniformes nazis ! 

Savez-vous qu’il existe beaucoup de femmes prêtes à une idylle avec des condamnés, violeurs et tueurs en série ? 

Alors, n’y a-t-il point de justice pour les faibles ? Je pense ici à Jean de La Fontaine et sa fable du loup et de l’agneau que nous apprenions à l’école avec cette morale terrible : « La loi du plus fort est toujours la meilleure ». 

Certes, le philosophe Blaise Pascal a pourtant écrit : « La justice sans la force est impuissante. La force sans la justice est tyrannique. […] ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste ». 

Prenons garde cependant à la récupération de cette problématique de la violence par les prêcheurs fanatiques qui essaient de faire croire aux moutons qui les écoutent qu’il y aurait un esprit divin donnant toujours la force aux plus justes ! Si je te casse la gueule, c’est que j’ai raison ! 

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