DE L'AUTORITE

Publié le 21 mars 2024 à 04:34

Empereur Auguste 63 AV-JC

 

Ne vous installez pas dans un pays où le roi n’est pas respecté

(Proverbe Arabe)

Il ne se passe pas de jour actuellement, où l’autorité d’où qu’elle vienne, est contestée. Et ce mouvement est peut-être l’héritier des évènements de Mai 68 où l’on criait déjà : « Il est interdit d’interdire ».

 

Sur le plan de l’éducation et de l’autorité nécessaire à un état, c’est une catastrophe car les enfants n’obéissent plus à leurs parents, insultent leurs enseignants, jusqu’aux députés dont certains vont jusqu’à remettre en cause l’intégrité du Conseil Constitutionnel. Même dans nos communes, on voit des maires menacés et violentés par des concitoyens mécontents. Les décisions des juges, la présomption d’innocence et le travail des policiers sont de plus en plus remis en cause. Certains d’entre-nous ont peut-être vu ce court-métrage comique anglais mettant en scène une institutrice mise à mal par sa hiérarchie devant des parents d’élèves débiles soutenant que le point de vue de leur enfant n’avait pas été pris en considération quand il répondait que 2 + 2 était égal à 5 et que cela l’avait traumatisé. Cette comédie, d’ailleurs très bien interprétée et drôle, est tout de même révélatrice d’une époque où l’on conteste tout et n’importe quoi. Nous sommes sous la dictature de l’opinion publique qui réagit au gré des émotions, des prêches imbéciles et des « fakes news ».

Je me souviens de ce texte de Platon sur la tyrannie, proposé comme réflexion dans une dissertation :

     Platon 428-348 AV-JC

 

« Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants,

Lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles,

Lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter,

Lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne,

Alors c’est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie ».

 

Nous n’allons pas reprendre ici le développement de ce texte ni les critiques qui sont faites à Platon sur sa conception de la République car Platon n’était pas un partisan de la démocratie. Mais il soutenait tout de même que l’homme était un ennemi tant pour les autres hommes que pour lui-même et ce texte sur la tyrannie m’interpelle car il fait écho à une certaine démission des parents, pouvant être élargie à tous les autres détenteurs de l’autorité, qui ont renoncé par démagogie à leurs responsabilités. Pour nos enfants d’abord, la notion de limites à ne pas dépasser est importante comme est important le « non » que l’on doit dire à un enfant lorsqu’une chose n’est pas faisable ; cette notion de limites que tous les spécialistes en pédopsychiatrie reconnaissent comme salutaire car elle éduque et permet de grandir en se sentant protégé. Et puis il y a la lourde responsabilité au sein de l’Etat, de ceux qui ont abusé de leur pouvoir ne respectant plus les personnes et perdant en retour toute respectabilité.

Nous attendons des représentants de l’Etat qu’ils aient le courage d’assumer leurs responsabilités et cessent toute démagogie car certains de nos concitoyens ont le sentiment d’être trompés, surtout quand ils font preuve de civisme et d’honnêteté et qu’on ne les protège pas en retour contre les délinquants et criminels qui ne respectent pas l’Etat de droit.

 

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